Considerazioni sui significanti : “Fondamentali” e “Percorso”,in Psicanalisi.

Alcune considerazioni a proposito di due termini che vengono utilizzati in psicanalisi nel parlare informale,ma non solo..

Mi riferisco a “Fondamentali ” e a “Percorso “.

Tali considerazioni mi derivano dai lavoro di Eric Porge sui Fondamenti della Psicanalisi,e da una conferenza tenuta da Thierry Lamote ,il cui testo riporto qui a seguire.

Il ricorso ai fondamenti ci permette di ricentrarci oppure di superarli, alla ricerca del “bon pas” ,nel doppio senso di buon passo e buon niente, che questa locuzione ha nella lingua francese.

In particolare, i fondamenti nella psicanalisi sono “la coupure”:il taglio, e il “re tour”: il giro di ritorno potremmo dire, nel tempo dell’ “apres coup”, che produce il sapere come S2.

Infatti sia il taglio che il retour rispettivamente creano o sono prodotti da un tempo secondo.

In particolare è l’effetto del taglio a produrre un re tour, istituendo il tempo- per- comprendere,nell’apres coup. La coupure è così, dice Eric Porge, il vero Fondamento in Psicanalisi.

Detto questo,quale risulta essere il movimento più proprio all’esperienza analitica?

A volte si sentono analisti parlare di “fondamentali” o “percorso”, e anche di una istituzione psicanalitica si dice ,ingenuamente, che effettui un percorso o che debba decidere il percorso e così via….grande illusione trasportare nell’esperienza analitica quella che è l’ illusione attribuita al significante “percorso” : dispiegamento lineare delle magnifiche sorti e progressive.

Illusione che abolisce l’inconscio e le topologie che si delineano dalla sua istituzione attraverso coupures e retours.

Fondamentali e Percorso sono termini che nascono nel linguaggio dell’economia e dei contesti industriali e aziendali. A questi termini bene si aggiungono quelli di Valutazione,Normali-zzazione,Utente,Conoscenza: espressioni di un pensiero che da’ conto del proprio oggetto senza resti, dove alla Legge si sostituisce la Norma…

Illusorio e ingenuo utilizzare in psicanalisi questi significanti .Significa  appoggiare l’ideologia tardocapitalistica e il modello di società normalizzante che li produce e li sostiene. Va saputo. Quantomeno.

 

Testo pubblicato sul fascicolo  Psychologues : Arrêtons l’arrêté, publié par l’Ecole de la Cause Freudienne,
Giugno 2021.

« Parcours de vie » : un épisode de la Lune de miel entre
neurosciences et néolibéralisme1

Par Thierry Lamote2

 

La catégorie « Troubles Neurodéveloppementaux » (TND) du DSM-5 répertorie un
ensemble de critères susceptibles d’expliquer l’un des troubles précoces classifiés dans la
nosologie psychiatrique américaine : TSA, TED, TDAH, Dys, TOCs. Trois postulats fondent
épistémologiquement   l’apparition   des   TND : 1)   la   spécificité   de   l’homme   est
neurodéveloppementale,  elle  s’exprime  dans  des  schémas  cognitifs  standards ; 2)  le
développement neurologique de l’homme est réglé, il doit aboutir à un fonctionnement cognitif
considéré comme normal ; 3) tout écart par rapport aux normes cognitives trouve sa cause dans
le développement neurologique de la personne : il faut donc évaluer le déficit et mettre en œuvre
la remédiation cognitive requise. L’homme sans TND (l’homme « normal »), en revanche,
fonctionne ici comme une machine à traiter de l’information : transparent à lui-même, il peut,
grâce à des techniques de développement personnel, connaitre ses besoins et mettre en œuvre
des stratégies pour les satisfaire. Au moment où paraissait le DSM-5 (2013), une nouvelle vision
du soin était en train d’apparaître, parfaitement congruente avec cet homme neuronal : le
« parcours de vie ».

Cette notion s’est imposée au tournant des années 2010, éclipsant les principes de « coordination des soins » jusqu’alors en vigueur3. Le « parcours », nous dit en substance Jean René  Loubat4,  l’un  de  ses  théoriciens  les  plus  exaltés,  est  une « nouvelle  référence terminologique » qui s’est imposée parce qu’elle est plus en phase avec les représentations actuelles de notre société envisagée comme un « système de réseaux ». Jetons un œil à cette société qu’il appelle de ses vœux.

Imaginons un monde entièrement dominé par la rationalité économique. Mouvant,
foncièrement instable, produisant spontanément de la désinstitutionnalisation, toute institution
y est vouée à « se décomposer », ce dont se réjouit M. Loubat. Il explique qu’en lieu et place

 

 

1 Texte tiré de la conférence « Le “Parcours de vie”, ou la mise hors-jeu de l’inconscient » prononcée lors du
Forum des psychologues « Arrêtons l’arrêté », organisé par l’Ecole de la Cause Freudienne le 27 mai 2021. Ce
texte a été publié dans le fascicule Psychologues : Arrêtons l’arrêté, publié par l’Ecole de la Cause Freudienne,
juin 2021.

2 Psychologue, psychanalyste, Maître de conférences à l’Université de Paris.

3 Cf. Bloch M.-A., Hénaut L., Coordination et parcours, Paris : Dunod, 2014, p.113-134.

4 Citations tirées de : Loubat J.-R., « Parcours et projets de vie : vers une reconfiguration de l’action médico-
sociale », Les Cahiers de l’Actif n°446-447 Juillet/Août 2013.

 

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des « établissements traditionnels », rigides et onéreux, nous aurions alors affaire à une myriade
d’auto-entrepreneurs formés aux bonnes pratiques préconisées par la HAS, inscrits dans des
« dispositifs  souples  et  adaptatifs »,  des « plateformes  de  services ».  Dans  cet  univers
concurrentiel, ces auto-entrepreneurs n’aspireraient qu’à se mettre au service du « client »,
auquel ils proposeraient les prestations les mieux adaptées à sa demande. Car désormais le client
se fonde sur des choix rationnels : devenu expert grâce à « l’éducation à la santé », il a évalué,
sur la base d’un calcul coûts-bénéfices, les techniques thérapeutiques dont il a besoin pour
atteindre le bien-être. « Les professionnels, écrit Loubat, sont des agents de réalisation du projet
de vie de la personne bénéficiaire ».

Cette notion nouvelle, le « projet de vie », indique que le client est aussi, et avant tout, un « entrepreneur de soi », pour le dire avec les termes des théoriciens du néolibéralisme. Formé au self management, il détermine ses attentes, précise ses objectifs, définit ses stratégies pour les atteindre, met en place des protocoles d’évaluation. Comme tous les entrepreneurs, il est en concurrence avec tous les autres sur divers marchés concurrentiels (emploi, amour, loisirs, sexualité, etc.). Pour défendre ses intérêts personnels sur tous ces fronts, il doit suppléer aux défaillances de son corps, combler ses lacunes éducatives. C’est donc au service de cette jouissance privée que doivent se mettre les professionnels, en s’adaptant avec plasticité aux caprices et désirs contradictoires du client. Mariant logique néolibérale et neurosciences, le « parcours » ne semble-t-il pas dévoiler les coordonnées du monde le mieux adapté à l’homme neuronal – en l’occurrence un monde sans tiers transférentiel ?

Jusqu’à récemment, la « coordination des soins » inscrivait une figure supposée savoir,
le médecin traitant, à laquelle s’adressait la demande du patient. Celui-ci était orienté vers des
institutions de soins, où il pouvait rencontrer des professionnels auxquels il lui arrivait de
supposer un savoir sur ses symptômes. Mais le parcours de vie, qui vise non plus la santé mais
le bien-être global, démantèle l’institution et évacue cette figure du sujet supposé savoir,
support du transfert. A la place de cet autre à qui s’adressait la demande, vient la personne elle-
même, réduite à sa fonction de consommateur qui sélectionne ses prestataires de services grâce
à des choix fondés en raison.

Ce qui va retenir notre attention c’est que ce dispositif empêche la possibilité même du
transfert. Or, comme l’ont démontré plusieurs études scientifiques récentes5, le transfert est un
élément essentiel de l’efficacité thérapeutique aussi bien des thérapies psychodynamiques que

 

5 Cf. Rabeyron T., « L’évaluation et l’efficacité des psychothérapies psychanalytiques et de la psychanalyse », Evolution psychiatrique. 2021; 86 (3).

 

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des TCC6 : pas d’effets thérapeutiques hors transfert. A quoi peut, dès lors, servir un tel dispositif de soins sans transfert ? Ce « parcours », qui s’impose partout, vise-t-il toujours le soin, ou s’agit-il simplement d’un prétexte pour introduire la logique marchande dans de nouvelles sphères traditionnellement non marchandes ?

 

6 Cf. Hersoug AG, Ulberg R, Høglend P., “When is transference work useful in psychodynamic psychotherapy? Main results of the first experimental study of transference work (FEST)”, Contemporary Psychoanalysis 2014;50:156-74; Johansson P, Høglend P., “Identifying mechanisms of change in psychotherapy: mediators of treatment outcome”, Clin Psychol Psychotherap 2007;14:1-9.

 

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